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Rupture du ligament croisé

17 juin 2024
par MyRollerDerby
RUPTURE LIGAMENT CROISE GENOU
RUPTURE LCA

On a testé pour vous, la rupture de ligament croisé. (Spoiler: on déconseille!).

Pépin, joueur des Ghost Valley, nous raconte sa blessure, que l’on rencontre parfois dans le Roller Derby, la rupture du ligament croisé antérieur (LCA) du genou.

 

"MRD: Bonjour Pépin, merci de répondre à nos questions et d’avoir accepté de nous raconter ta blessure et ses suites. La rupture du ligament croisé du genou fait partie des problèmes physiques que l’on peut subir dans le Roller Derby. Peux-tu nous raconter les circonstances de ta blessure ?

  • Pépin: Je me suis blessé à la fin d’un match amical en Espagne à Valencia avec mon équipe des Ghost Valley, dans le cadre de notre préparation à notre première participation au championnat N1 M+. C’était en novembre 2022. Je jouais habituellement pivot mais notre jammeur s’était blessé à la cheville une semaine auparavant, et le coach m’a demandé de jammer à sa place. J’ai bien sûr accepté. C’était une période assez difficile où j’avais accumulé beaucoup de fatigue et je n’étais pas bien préparé musculairement. Mais j’avais très envie de dépanner l’équipe et de tout donner pour le groupe. Le match s’est globalement bien passé, même si j’étais largement moins performant que nos deux jammeuses Polly Rocket et Sly Dog. Vers 10 minutes de la fin, je me suis blessé en deux fois. En m’enroulant autour d’un dernier bloqueur pour attraper le lead, j’ai senti un petit claquement dans le genou. Pendant mon tour, je me suis dit « je crois que je me suis un peu blessé », mais j’avais le lead et j’étais, je crois, en powerjam alors j’ai continué. Sur mon passage marquant, même bloqueur, même mouvement. Mais cette fois, le claquement de mon genou était tellement violent que je me suis effondré de douleur et appelé la fin du jam. Comme je ne me relevais pas, les médics sont arrivées très vite. La kiné a trouvé mon genou instable en le manipulant et m’a dit d’aller consulter en rentrant en France. De toute façon, la question ne se posait pas parce que la jambe avait tellement gonflé qu’on ne voyait plus vraiment que j’avais un genou au milieu. Donc le lendemain de notre retour je suis parti aux urgences.

 

  • Et là le verdict est tombé ?
  • Pas tout de suite. Les docs ont d’abord pensé à une entorse du genou. Les manipulations et les radios leur ont fait penser que les ligaments étaient sains. Donc je suis ressorti en attèle avec du paracétamol et je devais attendre 3 semaines. Si la douleur ne partait pas, je devais faire une IRM après ce délai. Bon évidemment, la douleur n’est pas partie et je sentais que c’était plus qu’une entorse. Donc j’ai fait l’IRM et là, quelques jours après, la sentence est tombée. Rupture totale du ligament croisé antérieur. C’était une blessure que je connaissais de nom, surtout en habitant près des stations de ski, mais je ne savais pas tout ce que cela impliquait. Je pensais que c’était une histoire de 3 ou 4 mois et que je serais de retour pour le deuxième plateau.

 

  • J’imagine que c’est donc beaucoup plus long ?
  • Oui, c’est le chirurgien qui m’a informé des suites et c’était assez douloureux à entendre. C’est un processus d’environ une année après opération. Les footballeurs et footballeuses pro recommencent à jouer après 6 mois post-opération en général, mais pour une personne lambda, c’est environ 12 mois après opération que l’on peut tout reprendre comme avant. Mon opération a eu lieu fin février 2023, cela amenait mon retour sur les tracks à février 2024. Je me suis vraiment demandé si j’allais reprendre, surtout que j’ai passé la quarantaine.

 

  • Est-ce que tu avais une préparation à suivre avant ton opération ?
  • Oui, et n’ayant eu aucun conseil les deux mois suivant l’accident, je ne l’ai faite que tardivement. Après une blessure comme cela, qui implique une intervention chirurgicale, il faut tout faire pour garder sa masse musculaire et continuer à pratiquer des sports autorisés. Dont le vélo qui n’implique pas de rotation du genou, ou de la presse en salle de sport. Il faut le pratiquer le plus possible pour avoir un niveau musculaire avant opération le plus haut possible. L’opération et le fait de ne plus pouvoir utiliser sa jambe correctement pendant plusieurs semaines/mois, font que les muscles fondent à vue d’œil. Si des personnes lisent cet article et se retrouvent un jour dans cette situation, il faut qu’elles fassent de la musculation et des activités physiques avant l’opération. Un mois avant l’opération, je suis allé 3 fois par semaine chez le kiné pour pousser de la fonte avec les jambes et essayer de remuscler ma cuisse qui avait déjà beaucoup perdu de volume.

 

  • Et peux-tu nous raconter comment se passe une opération liée à des ruptures de LCA ? L’opération est-elle nécessaire ?
  • A propos du déroulé de l’opération, je propose aux lecteurs et lectrices d’aller regarder sur internet si cela les intéresse. Selon mon chirurgien, l’opération pour une personne sportive et encore jeune est nécessaire. On peut avec beaucoup de musculation stabiliser le genou, mais selon lui, pas de façon aussi optimale qu’avec la chirurgie. Et la musculation doit-être continue parce que lorsqu’on s’arrête, les muscles diminuent très vite et le genou redevient instable rapidement. Concernant l’intervention, j’ai eu la sensation de me rendre au garage pour me réparer. J’avais demandé une anesthésie locale, donc j’entendais et je ressentais tout. Les 15 premières minutes j’ai regretté l’anesthésie générale et puis après, on se fait une raison et on attend que le temps passe. Pour résumer, on vous ouvre le genou à 4 endroits différents. On va vous prélever un bout des ischio jambiers à l’arrière de la jambe. Donc on introduit un crochet par le genou qu’on remonte à l’arrière de la cuisse sous les fessiers pour vous couper un bout d’ischio qu’on extrait de la jambe. On récupère les tendons de ce muscle pour le « tresser » (c’est la formule du kiné) et on va l’utiliser pour remplacer le ligament cassé. Et pour le remplacer, on perce les os pour le passer dedans. Je ne suis pas dans la médecine mais c’est grosso modo ce que j’ai compris. En bref on entend les perceuses, les « passe moi la mèche de 6 » et ça bricole de l’autre côté du drap pendant environ 1h45.

 

  • Et suite à l’opération, comment se passe la rééducation ?
  • Pour être honnête, c’est très difficile et douloureux. Je suis rentré le soir même et, la première semaine, une infirmière est venue deux fois par jour pour me recharger mes poches d’anti-douleur. On a plusieurs anti-douleurs à prendre par jour, mais même avec ça, les deux premières semaines sont assez éprouvantes. Ensuite c’est 6 mois de kiné deux fois par semaine. On travaille sur deux axes principalement. Retrouver la flexion et l’extension totale du genou (ce qui prend quelques mois) et retrouver une musculation normale qui stabilisera le genou. On peut marcher tout de suite, avec des béquilles les 2/3 premières semaines, mais retrouver une marche normale et fluide prend plusieurs semaines. On peut ensuite recommencer à courir à partir d’environ 3 mois. On recommence au début à courir 1 minutes, puis le jour suivant, deux fois 1 minutes etc. Tout est long et il y a beaucoup de hauts et de bas.

 

  • En parlant de hauts et de bas, peux-tu nous parler de l’impact psychologique que cela a eu sur toi ?
  • C’était assez difficile point de vue mental, parce qu’on est très diminué après l’opération. Même marcher est douloureux et difficile. Les premiers jours ont été les pires. Quand le kiné vous dit que dans trois mois vous pourrez recommencer à courir doucement sur des sessions d’une minute, on se dit qu’il va falloir être très patient et que le chemin va être long. Evidemment on se dit qu’il y a pire et qu’on va éviter de se plaindre, mais bon, cela reste un processus assez pénible. Je me suis fait opérer en plein hiver quand il fait nuit à 17h, je pense que cela a aussi joué sur le moral.

 

  • Le soutien des proches et de son équipe est important dans ces cas là…
  • Oui les proches et la famille étaient aux petits soins. Après, l’équipe c’était un peu différent. Juste après l’opération, une seule personne du club, une joueuse que j’avais coachée pendant des années, a pris de mes nouvelles pour savoir si l’opération s’était bien passée. J’ai été blessé de ne pas recevoir de messages de la part de mon équipe et plus de soutien. Quand personne ne prend de vos nouvelles alors que vous êtes très diminué et que les journées sont très longues, cela marque. Au bout de deux/trois semaines je crois, j’ai quitté les groupes whatsapp de l’équipe qui venait de jouer un match. Je voyais passer les photos de la rencontre, tout le monde heureux, alors que j’étais toujours incapable de marcher, que j’avais beaucoup de douleurs et que personne n’avait encore pris de mes nouvelles. C’était trop difficile moralement, j’ai préféré couper les ponts le temps de me remettre. J’ai alors reçu un message du capitaine pour savoir si ça allait. Ça a l’air un peu stupide parce que deux / trois semaines c’est assez court, mais quand vous êtes moralement au fond du trou, deux semaines ça paraît une éternité. J’ai coaché quelques années, et je me rappelle d’une joueuse avec qui je parlais suite à son opération de fracture de la malléole. Elle m’avait assez vite annoncé quitter le derby parce qu’elle était déçue de n’avoir eu aucun message de ses coéquipières. Je comprends mieux aujourd’hui. On n’en veut même pas aux personnes qui ont leur vie, leurs soucis, leur boulot etc. mais le résultat est que cela marque malgré tout et on se dit que tout le monde s’en fout. Si j’ai un autre conseil à donner, je pense qu’il est important que les équipes mettent en place un petit suivi, qu’une personne demande des nouvelles au nom de l’équipe de temps en temps et surtout juste après l’opération. Quand des personnes qui sont avec vous dans le club depuis des années, avec qui vous avez partagé plein de bons moments, ne prennent pas la peine en 6 mois de vous demander si tout va bien, c’est très décevant.

 

  • Tu as eu envie d’arrêter le Derby après cette déception ?
  • Oui bien sûr. Je pense que pendant 6 mois je me suis dit que je ne reprendrai pas et que je ferai autre chose. Déjà la peur de se reblesser, mais aussi de se dire qu’on ne compte pas vraiment pour l’équipe.

 

  • Mais tu as finalement repris…
  • Oui et c’est mon kiné qui a fait le travail. C’est lui qui m’a poussé à reprendre, à rechausser, à ne pas avoir peur de me reblesser. Au bout de 7 mois, il m’a annoncé que j’étais prêt à rechausser sans faire le fou, en commençant par simplement du patinage, sans croisés. Il m’a dit que si je n’y allais pas, c’était un échec pour lui. Alors j’y suis retourné. Je me suis dit que j’allais y retourner pour ne pas avoir peur de patiner par la suite. Et en retournant patiner, on se rend compte que tout le monde est content de vous revoir (même les personnes qui en 8 mois n’ont pas pris de nouvelles) et petit à petit on fait plus, on a moins mal et moins peur. Et on finit par rempiler pour une nouvelle saison. Concernant les ressentis physiques, le genou craquait au début, il fallait le libérer des dernières adhérences. Mais les sensations du patinage reviennent vite, même s'il faut du de temps avant d'oser les rotations sur le genou blessé (On peut reprendre les rotations entre 8 et 10 mois).

 

  • Et aujourd'hui, 16 mois après l'opération, as-tu encore des séquelles?
  • Oui mais elles sont gérables au quotidien. Les cicatrices font encore mal. Il arrive que des nerfs soient touchés au moment des incisions et cela peut provoquer une gêne et des douleurs permanentes. Selon mon kiné, si au bout de deux ans ces douleurs ne passent pas, on les garde à vie. ça a l'air bien parti comme ça, mais si je ne les touche pas tout va bien. Ensuite, comme le derby est un sport à risque, le chirurgien m'a mis en cadeau un ligament en renfort qui fait le tour du genou et qui passe sur son extérieur. En descendant les escaliers, ce renfort claque à chaque pas et ce n'est pas très agréable. Je le sens aussi en vélo. En fait, le genou ne sera plus jamais comme avant, il faut l'accepter et faire avec. Mais l'essentiel est que je peux refaire toutes les activités possibles sans contre-indication et que le genou est stable.

 

  • Et est-ce que tu as peur de te refaire la même blessure ?
  • Oui et non. Quand je ne suis pas en patins, ça me fait un peu peur. Quand je joue, je n’y pense plus du tout, je n’ai pas le temps. Il y a un footballeur qui a eu la même blessure en même temps que moi, au même genou (le gauche), Lucas Hernandez. Je l’ai suivi un peu sur les réseaux, parce que cela me faisait du bien de voir que même un professionnel galérait, comme moi. Je viens de lire qu’il ratait l’Euro parce qu’il venait de subir la même blessure, au genou droit. Alors oui, on n’y pense toujours un peu mais il arrivera ce qu’il arrivera. Chez les Biches Deluxe on avait pour slogan « Au pire on meurt ». C’est un peu ça, au pire, cela arrivera encore et je galèrerai pendant 12 mois. C’est la vie."

 

MyRollerDerby remercie Pépin pour le temps pris à nous répondre.

Si vous avez des questions à ce sujet, vous pouvez nous contacter sur notre page Facebook.

 

ENGLISH

We tested the cruciate ligament rupture for you. (Spoiler: it's no fun!).

Pépin, Ghost Valley player, tells us about his injury, which we sometimes encounter in Roller Derby, the rupture of the anterior cruciate ligament (ACL) of the knee.

"MRD: Hello Pépin, thank you for answering our questions and for agreeing to tell us about your injury and its consequences. The rupture of the cruciate ligament of the knee is one of the physical problems that one can suffer in Roller Derby. Can you tell us the circumstances of your injury?

- Pépin: I was injured at the end of a friendly game in Spain in Valencia with the Ghost Valley team as part of our preparation for our first participation in the M+ Nationale 1 championship. It was in November 2022. I was playing usually as pivot, but our jammer had injured his ankle a week before, and the coach asked me to jam in his place. Of course I accepted. It was a fairly difficult period where I had accumulated a lot of fatigue and I was not well prepared muscularly. But I really wanted to help the team and give everything for the group. The game went well overall, even if I was much less efficient than our two jammers Polly Rocket and Sly Dog. Around 10 minutes from the end, I injured myself in two steps. As I wrapped myself around a final blocker to grab the lead, I felt a little pop in my knee. During my turn, I said to myself “I think I hurt myself a little”, but I had the lead and I was, I think, in powerjam so I continued. On my striking passage, same blocker, same movement. But this time, the snap of my knee was so violent that I collapsed in pain and called the end to the jam. As I didn't get up, the medics arrived very quickly. The physiotherapist found my knee unstable while manipulating it and told me to go at the hospital when I return to France. In any case, the question did not arise because the leg had swollen so much that you could no longer see that there was a knee in the middle. So the day after our return I went to the emergency room at hospital.


- And then they found that your ligament broke?
- Not immediately. The doctors first thought it was a knee twist. The manipulations made them think that the ligaments were fine. So I came out with paracetamol and had to wait 3 weeks. If the pain didn't go away, I had to do an MRI after this time. Well obviously, the pain didn't go away and I felt like it was more than a stwist. So I did the MRI and there, a few days later, the sentence fell. Total rupture of the anterior cruciate ligament. It was an injury that I knew by name, especially living near ski resorts, but I didn't know everything it entailed. I thought it was a 3 or 4 month thing and that I would be back before the end of the championship.


- So I guess it’s a lot longer?
- Yes, it was the surgeon who informed me of the consequences and it was psychologically painful. It’s a process that takes about a year after surgery. Professional footballers generally start playing again after 6 months post-operation, but for the average person, it is around 12 months after operation that you can resume everything as before. My operation took place at the end of February 2023, which brought my return to the tracks in February 2024. I really wondered if I was going to resume, especially since I was over forty.


- Did you have any preparation to follow before your operation?
- Yes, and having had no advice in the two months following the accident, I did not do so until late. After an injury like this, which involves surgery, you must do everything to maintain your muscle mass and continue to practice authorized sports. Including the bike which does not involve knee rotation, or the leg press in the gym. You have to practice it as much as possible to have the highest possible muscular level before surgery. The operation and the fact of no longer being able to use his leg properly for several weeks/months means that the muscles are visibly melting. If people read this article and one day find themselves in this situation, they should do strength training and physical activities before the operation. A month before the operation, I went to the physiotherapist 3 times a week to push weight with my legs and try to re-muscle my thigh which had already lost a lot of volume.


- And can you tell us how surgery for ACL tears goes? Is the operation necessary?
- Regarding the progress of the operation, I suggest that readers go and look on the internet if they are interested. According to my surgeon, the operation is necessary for an athletic and still young person. We can stabilize the knee with a lot of strength training, but according to him, not as optimally as with surgery. And weight training must be continued because when you stop, the muscles weaken very quickly and the knee quickly becomes unstable again. Concerning the intervention, I had the feeling of going to the garage to repair myself. I had asked for local anesthesia, so I could hear and feel everything. The first 15 minutes I regretted the general anesthesia and then afterward, we make up our minds and wait for time to pass. To summarize, your knee is opened in 4 different places. The surgeon will take a piece of your hamstrings from the back of your leg. So they introduce a hook through the knee which they bring up to the back of the thigh under the buttocks to cut a piece of ischium which we extract from the leg. We recover the tendons of this muscle to “braid” it (this is the physiotherapist’s formula) and we will use it to replace the broken ligament. And to replace it, we pierce the bones to pass it through. I'm not in medicine but that's roughly what I understood. In short we hear the drills, the “give me the drill #6” and people tinkering on the other side of the sheet for about 1 hour 45 minutes.


- And following the operation, how did the recovery go?
- To be honest, it is very difficult and painful. I returned that evening and, for the first week, a nurse came twice a day to refill my bags with painkillers. We have to take several painkillers a day, but even with that, the first two weeks are quite tough. Then it’s 6 months of physiotherapy twice a week. We work on two main axes. Regain full flexion and extension of the knee (which takes a few months) and regain normal strength training which will stabilize the knee. You can walk right away, with crutches for the first 2/3 weeks, but regaining normal, fluid walking takes several weeks. You can then start running after around 3 months. The first time, you start running for 1 minute, then the next day, twice for 1 minute, etc. It's all long and there are lots of ups and downs.


- Speaking of ups and downs, can you tell us about the psychological impact this had on you?
- It was quite difficult from a mental point of view, because you are very weak after the operation. Even walking is painful and difficult. The first days were the worst. When the physiotherapist tells you that in three months you will be able to start running gently again in one-minute sessions, you tell yourself that you will have to be very patient and that the journey will be long. Obviously we tell ourselves that there are worse things and that we will avoid complaining, but hey, it remains a fairly painful process. I had surgery in the middle of winter when it gets dark at 5 p.m., I think that also had an impact on morale.


- The support of loved ones and your team is important in these cases…
- Yes, the loved ones and family took great care of me. Afterwards, the team was different. Just after the operation, only one person from the club, a player I had coached for years, checked on me to see if the operation had gone well. I was hurt to receive no messages from my team and more support. When no one checks on you when you are very weak and the days are very long, it leaves a mark. After two or three weeks I think, I left the WhatsApp groups of the team that had just played a match. I saw the photos of the game pass by, everyone happy, while I was still unable to walk with a lot of pain and no one had yet checked on me. It was too difficult morally, I preferred to cut ties while I recovered. I then received a message from the captain to see if I was okay. It seems a bit stupid because two/three weeks is quite short, but when you are morally at rock bottom, two weeks seem like an eternity. I coached for a few years, and I remember a player I was speaking with following her malleolus fracture operation. She quickly told me she was leaving the derby because she was disappointed not to have had any messages from her teammates. I understand better today. I don't even blame people who have their lives, their worries, their jobs, etc. but the result is that it morally impacts and you tell yourselves that no one cares. If I have another piece of advice to give, I think it's important that teams set up a little follow-up, that someone asks for news on behalf of the team from time to time and especially right after the surgery. When people have been with you in the club for years, with whom you have shared lots of good times, don't take 2 minutes in 6 months to ask you if everything is okay, it's very disappointing.


- Did you want to stop Roller Derby after this disappointment?
- Yes of course. I think for 6 months I told myself that I wouldn't start again and that I would do something else. First the fear of getting hurt again, but also of telling myself that I don't really matter to the team.


- But you finally took over...
- Yes and it was my physiotherapist who did the job. It was him who pushed me to start again, to put on skates again, to not be afraid of getting hurt one more time. After 6 months, he told me that I was ready to put my skates back on without acting crazy, starting with just skating, without crossovers. He told me that if I didn't go back to practice, it was a failure for him. So I went back. I told myself that I was going back to not be afraid of skating again. And when I go back to skating, I realized that everyone was happy to see me again (even the people who did not contact me in 8 months) and little by little I did more, I had less pain and less fear. And I ended up getting back on track for a new season. Concerning the physical feelings, the knee cracked at the beginning, it had to be freed from the last adhesions. The sensations of skating return quickly, even if it takes time before daring to rotate on the injured knee.

 

- And today, 16 months after the operation, do you still have any after-effects?
- Yes, but they are manageable on a daily basis. The scars still hurt. Sometimes nerves are affected during incisions and this can cause permanent discomfort and pain. According to my physiotherapist, if after two years this pain does not go away, we keep it for life. I feel they will be permanent, but if I don't touch them everything is fine. Then, as roller derby is a risky sport, the surgeon gave me a gift of a reinforcement ligament which goes around the knee and which passes along its exterior. Going down the stairs, this reinforcement slams at every step and it's not very pleasant. I also feel it when cycling. In fact, the knee will never be the same again, you have to accept it and deal with it. but the main thing is that I can do all possible activities without contraindication and that the knee is stable.

 

- And are you afraid of getting the same injury again?
- Yes and no. When I'm not on skates, it scares me a little. When I play, I don't think about it at all, I don't have time. There is a footballer who had the same injury at the same time as me, on the same knee (the left), Lucas Hernandez. I followed him a little on social networks, because it made me feel good to see that even a professional player was struggling, like me. I just read that he is missing the 2024 Euro Cup because he had just suffered the same injury, to his right knee. So yes, we from time to time think about it a little, but what happens will happen. In out team, Les Biches Deluxe, we had the slogan “At worst we die”. That's a bit like it, at worst, it will happen again and I will struggle for 12 months. That's life.

 

Crédit Visuel: Ramsay Santé.

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