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Les affranchis

1 janv. 2019
par My Roller Derby

Ils s’appellent Lo Squalo, Jay Ladalle ou Brutal ImpaKt vous les connaissez peut-être mois que nos Bleus, pourtant eux aussi jouent dans des équipes françaises et ont participé à la Coupe du Monde masculine sous les couleurs d’une autre équipe nationale. Une préparation un peu atypique, une aventure humaine et sportive, zoom sur ces affranchis du roller derby.

Mad Science est Polonais, il joue en France avec le RATM d’Arras et a créé l’Equipe Nationale masculine de Pologne : « Je tenais à populariser et renforcer le derby en Pologne, l’existence de deux équipes nationales aide à légitimer ce sport et la participation des deux équipes aux deux coupes du monde a un impact mesurable sur le recrutement ».

Avec lui, il a embarqué dans l’aventure quelques français, fils ou petits fils de Polonais, Pika qui évolue chez les Barbiers de Sévices, Jay Ladalle des QuadStrators et Brutal ImpaKt des Kamiquadz ainsi que d’autres joueurs anglais et australiens pour compléter le collectif polonais en cours de formation. Lorsqu’on parle de leur principale motivation pour rejoindre cette équipe, le retour à leurs racines semble faire l’unanimité « Je voulais montrer à ma famille dont une grosse partie habite en Pologne, que j’étais fier de mes origines. » avance Pika, rejoint par Brutal ImpaKt : « Jouer pour la Pologne était une manière de renouer avec mes racines polonaises. Je me suis aussi proposé parce que mes grands-parents auraient aimé ça ». Les rencontres, la découverte d’une nouvelle culture et bien sûr le challenge sportif ont également été parmi leurs principales motivations.

La préparation n’a pas été non plus évidente pour nos 5 affranchis « Cette diversité est une richesse, mais aussi un challenge au niveau intégration et organisation des entrainements » nous confirme Mad Science. La première difficulté, la barrière de la langue. Uber Serker des Mon Cherry a joué la World Cup pour la Team Italy et s’était préparé en amont à cette aventure, en prenant quelques cours et en faisant quelques voyages derby en Italie pour perfectionner son italien.

Pour nos joueurs polonais, la solution a été l’anglais… et le derbish dans le pire des cas. Niveau logistique pour les Eagles, la préparation s’est orientée autour de « plusieurs entraînements en Pologne. Et surtout des matchs contre d’autres équipes Nationales, ce qui nous a permis de mettre en pratique le travail en training et bien sûr de mettre à jour nos difficultés » nous explique Jay Ladalle.

Pour les Italiens, au menu : un entrainement intensif de 2 jours, une fois par mois, à Milan ou Vicence. « En dehors de la préparation locale, pour pouvoir s'entraîner avec une équipe nationale située loin, il faut se résoudre à faire des kilomètres en avion! Et c'est un budget non négligeable » nous rappelle Brutal ImpaKt. En échangeant avec eux j’ai réellement senti l’investissement total de ces joueurs dans cette aventure, leur investissement sportif, l’investissement financier que cela a engendré et aussi leurs sacrifices personnels pour atteindre leurs objectifs.

En parlant d’objectifs, quels étaient les leurs? Clairement, dans les deux équipes, l’objectif était principalement la médiatisation de ce sport, encore peu connu dans leurs pays d’origine. Pas de réels objectifs de classement pour les Polish Eagles: « découvrir le niveau international, renforcer notre collectif et surtout prendre du plaisir ». En revanche Uber Serker nous confie: «la Team Italy a été représentée lors du dernier mondial à Calgary et il était clairement évident cette année qu’il fallait remonter au classement mondial ». Pour ce qui est des objectifs personnels de ces joueurs, gagner en expérience, partager des moments forts et se mesurer sur le track aux meilleures équipes mondiales.

Sur place, nos affranchis semblent tous avoir vécu à 100% l’expérience. Et ces 4 jours de compétition, malgré la fatigue physique et mentale, ont définitivement effacé tous les sacrifices et toutes les difficultés de la préparation. « Cette world cup a été pour moi comme une révélation dans de nombreux domaines, tant sur le point de vue sportif, car cela m’a vraiment donné un coup de boost de motivation, mais aussi sur le point de vue humain. » me confie Uber Serker.

Brutal ImpaKt, quant à lui, me raconte être passé par toutes les émotions possibles pendant ces 4 jours : La joie de jouer avec l'équipe, le plaisir de voir le jeu évoluer au fur et à mesure de la World Cup, l'honneur de jouer contre des adversaires de haut niveau, la déception d'avoir encore tellement de choses à apprendre, la tristesse pour mes camarades de l'équipe de France... Et puis tout ce qui va autour : les rencontres, les échanges, les grandes discussions, s'amuser bref, que de bons moments » et Mad Science de me confirmer: « cet événement était émotionnellement très intense: il y avait des hauts et bas mais au final nous avons réussi ».

 

Et s’ils ne devaient retenir qu’un moment ou qu’une anecdote de cette World Cup :

- « Le plus grand moment a été pour moi quand j’ai chanté l’hymne italien, où j’étais tout simplement au bord des larmes. J’avais rêvé de ce moment depuis l’instant où j’ai eu cette idée de jouer pour la team Italy. »
Uber Serker


- « Me faire dédicacer le plus gros bleu que j'ai jamais eu par Karmaggedon de la Team Denmark. »
Brutal ImpaKt


- « Un Moment magique: 23 points contre le Canada c’était le point d’orgue de cette world cup pour nous »
Jay Ladalle

 

A la question « et si c’était à refaire, vous resignez pour 2020 ? » tous me répondent simultanément par l’affirmative. Pour Uber Serker « 2020 est une étape supérieure pour progresser dans ce sport, revoir mes copains de la team Italy, et faire quelque chose d’encore plus fort ». Mad Science nous confirme « nous avons fini la coupe, très motivés pour continuer à s'entrainer ensemble et revenir plus forts ».


Encore toutes nos félicitations à ces joueurs surmotivés, souhaitons leurs le meilleur pour les 2 années à venir et faisons leurs la promesse de les retrouver sur le track à Saint Louis pour la Men’s Roller Derby World Cup 2020 !

 

Green Bergen.

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