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Co fondatrice des Beastie derby girls de Reims, elle a commencé le roller derby en 2011 avant de déménager en 2015 pour Nantes ou elle rejoint l'équipe élite des Duchesses dèsl’année suivante. Bloqueuse émérite de grand talent, joueuse en équipe nationale depuis 2016, elle été sélectionnée dans le tout nouveau collectif de l’équipe de France. Nous sommes fièrs de vous présenter Anne-Elise, aka Dead, capitaine et joueuse d'une des équipes historiques du roller derby en France, qui devient officiellement l'une des ambassadrices de Myrollerderby ! 

Bonjour Dead, peux-tu te présenter s'il te plaît et nous raconter ton parcours en tant que joueuse? 

Anne-Elise, j’ai 30 ans. Je suis née à Reims, et y ai vécu jusqu’à mes 24 ans. J’ai déménagé à Nantes en 2014 pour pratiquer le Roller Derby à un meilleur niveau, et pouvoir progresser.

Je bosse chez Tereos, coopérative sucrière qui possède notamment les marques Beghin-Say, Blonvilliers, Perruche. Je suis logisticienne, je gére des stocks, supervise la prépa de commande, m’assure que les clients reçoivent les produits qu’ils ont commandé.

J’ai commencé à Reims en août 2011 avec les Beastie Derby Girls. J’ai co-fondé l’équipe, et étais coach du club pendant un bon moment. A l’époque, on ne connaissait pas encore bien le sport, il y avait très peu de documents (écrit, vidéo,…) alors il fallait se débrouiller pour monter des exercices d’entrainement, des stratégies, un lexique. C’était vraiment motivant.

A l’époque, chez les Beastie, j’étais sur tous les postes. Je pouvais jammer comme bloquer. Quand je suis arrivée à Nantes, j’ai rejoint l’équipe des Divines Machines, pour lesquelles je bloquais majoritairement, même si il m’est arrivée de jammer quand c’était nécessaire. Aujourd’hui, pour les Duchesses, je suis pivot, et j’ai souvent le rôle de libéro. Pour l’équipe de France, je suis blocker, plutôt en premier rideau dans la formation en triangle.

As-tu un rôle au sein de ta ligue et de la communauté du roller derby au-delà de celui de joueuse? 

L’année dernière, j’ai lancé le fonctionnement en auto-gestion pour les équipes compétitives des Nantes Derby Girls. Tous nos coachs avaient démissionné, il fallait qu’on trouve une autre façon de fonctionner. Aujourd’hui, je surveille ça de loin, d’autres joueuses ont pris le relais, et ça tourne vraiment bien. Parallèlement, je suis capitaine de mon équipe, avec toutes les tâches liées. J’ai une super co-capitaine avec laquelle nous faisons de notre mieux pour que notre équipe puisse donner le meilleur pendant les entrainements et les matchs.

Comment tes coéquipières te décrivent-elles? 

 Il me semble que mes teammates disent qu’elles peuvent compter sur moi pour être le visage calme et rassurant du match. Je ne m’énerve jamais, je fais peu de fautes, je suis vraiment zen sur le track. Je suis plutôt "force tranquille". 

Qu’est ce qui te fait vibrer dans ce sport? Pourquoi est-ce devenue une passion ? Et dans quelle mesure ça occupe une place importante dans ta vie ?

Depuis toujours, j’adore rouler. Ça me procure une réelle sensation de liberté. A côté de ça, je suis quelqu’un qui n’a pas peur de suer, de travailler dur. J’ai un coté un peu brute, pas comme la plupart des nanas. On disait de moi que j’étais une sorte de panda, trop mignonne, mais musclée et qui aime faire des choses physiques. Alors le roller derby est pour moi une évidence. Rouler vite, rouler technique, se prendre des coups, en donner, tout ça dans une excellente entente, entre coéquipière comme avec les adversaires. C’est réellement devenu une passion. Toute ma vie tourne autour du roller derby. J’adapte tout pour pouvoir pratiquer ma passion à fond. Je me suis réorientée professionnellement pour pouvoir m’entrainer comme je le veux. Je fais tout pour pouvoir profiter au maximum de ce sport, tant que ça m’est physiquement possible.

Quels sont tes envies et tes objectifs à l'heure actuelle et comment envisages-tu la suite de ta carrière sportive de roller derby? 

Je pense pourquoi pas me remettre à jammer. Mais pas tout de suite ! Je dois me concentrer sur le poste de blocker, que j’occupe au sein du collectif France. Je vais tout faire tout mon possible pour être sélectionnée pour la prochaine coupe du monde féminine.

Et peut-être qu’après cette échéance, je commencerai à ralentir un peu la cadence pour voyager. Depuis 8 ans que je fais du roller derby, pratiquement tout mon argent et mon temps libre y passe. Alors pourquoi pas allier les deux, et aller rendre visite aux équipes dans le monde entier ?

Quelle est ta routine sportive, comment t'entraînes tu pour être au top ? As tu une recette magique pour donner le meilleur de toi sur le terrain?  

Au quotidien, je fais attention à mon alimentation, je sors peu en semaine, je bouge beaucoup, je vais au travail à vélo. A Nantes, nous avons 2 à 3 entrainements par semaine, dont une heure de renfo. Je participe à des scrimmages interne ou externe dès que l’occasion se présente. Je suis une hyperactive, même si j’admet ne pas encore être inscrite dans une salle de sport. Bientôt peut-être ?

Ma recette magique : Avoir bien dormi, être connectée à mes coéquipières, et savoir que quoiqu'il arrive, chacune donnera le meilleur. Dans la victoire ou dans la défaite, se satisfaire de ce qu'on a accompli, et prendre un max de plaisir. Si tout ces critères ne sont pas réunis, alors autant ne pas jouer. 

Au delà du plaisir évident qu'il te procure, est-ce que le roller derby est aussi synonyme d'effort et de sacrifices pour toi et si oui lesquels?  

Les « sacrifices » ne me semblent pas en être. Par exemple, je n’envisage pas un instant de rater un entrainement. Tant pis pour la soirée du samedi soir, si je dois boire de l’eau et rentrer à 22h pour aller m’entrainer dimanche matin. Je le fais avec plaisir. Je fais passer ma pratique sportive avant tout, avant mes loisirs.

Avec quel matériel tu roules ?

Je vais bientôt changer de boots, mais j’ai actuellement des Chaya Onyx, avec platines Roll Line Killer, et roues Roll Line Forester.

Est-ce que tu as un super héros de roller derby ?  

A mes yeux, la meilleure joueuse de France, Miss Gadin, de Roller Derby Toulouse. Elle est incroyable. Elle sait bloquer à merveille, sait jammer, être un super Pivot. Elle est vraiment complète, et m’a apporté beaucoup dans ma pratique sportive.

Quelle est la remarque qui t’énerves le plus quand tu dis que tu fais du roller derby à quelqu’un qui ne connait pas ce sport ?

« Ah oui, c’est comme le film Roller Ball là ? ». Non non, pas du tout…

Est-ce qu’il y a une action que tu rêverais de pouvoir un jour placer en jeu ? 

Un apex en tant que blocker? Pour reformer plus vite à l’avant.

Un moment fort de derby qui t’as marqué ?

La victoire de Lomme contre PRG en janvier lors de l’étape du championnat Elite. C’est historique !!

Un moment de grande solitude sur le track ?

Quand je m’acharne à garder la jammer alors qu’elle a passé son étoile depuis belle lurette. Ahah ! 

Ta plus grande fierté ?  

Avoir lancer l’auto-gestion et auto-coaching à Nantes.

Ton top 3 des meilleurs derby Name de France ?

Un seul me vient en tête: Le Point Jo !

La joueuse que tu redoutes le plus sur le terrain ?

Je ne la redoute pas, mais j’évite ses assist plutôt que d’essayer de les encaisser: Mad Gyver de Nantes.

Trois mots qui te donnent la patate ?

Paillettes, Ensemble, Confiance.

Une blague pourrie ?

Tu sais ce que c’est un Canife?

C’est un petit fien !

Merci Dead et pour conclure souhaites tu faire passer un message ? 

Duchesses, je vous aime.