Lui a l'allure calme et discrète, elle, le sourire aux lèvres et le regard plein de douceur, mais ne vous y fiez pas trop car une fois sur la track ils deviennent redoutables et redoutés. Impossible de manquer le jeu vif et aérien de l'un, la ténacité, la vitesse et la puissance de l'autre. Et quand il s'agit de parler de leur passion, c'est comme en match, difficile de les arrêter ! Rencontre croisé de notre Reporter Sans Stoppers avec Théo Gareau aka Knacky Boy, Dead dragibus et Zombeers de Calais, et Romane Bonnetat aka Mort'back des Baronnes Von Schlass de Lille, joueurs juniors, membres de l'équipe française de roller derby, et dont les noms figurent sur le charter pour la première coupe du monde junior qui aura lieu cet été au Canada.
Pouvez-vous vous présenter s'il vous plaît?
Théo : Je m’appelle Théo Gareau, je vais avoir 18 ans fin août et je viens de Calais. Je suis actuellement en Terminale Économique et Sociale. En plus du derby, je suis danseur.
Romane : Je m'appelle Romane Bonnetat alias Mort'back. J'ai 18 ans et j'habite à Lille où je suis étudiante en école d'architecture.Je suis originaire de Chateauroux et c'est là-bas que j'ai commencé le derby avec les Pirnanas.
D'où viennent vos derbyname ?
Théo : « The Knacky’Boy » vient à la base d’un surnom que mon oncle me donnait, donc dès qu’on m’a dit qu’il fallait un derbyname, j’ai tout de suite pensé à en créer un en rapport avec ça.
Romane : Ce sont mes céquipières de Chateauroux qui me l'ont donné car j'étais la plus jeune, la petite qui embêtait tout le monde. Alors elles me surnommaient le "morpion", "le morbac" et c'est resté.
Parlez-nous de vos équipes respectives.
Théo : Les Dead Dragibus est l’équipe junior de Calais. Nous sommes plus d’une trentaine et les niveaux vont du niveau 1 au niveau 3. L’équipe a pour coachs Sneaky Blondie et Bloody Phoenix qui nous ont emmené un peu partout : en 2017 nous sommes allés à Copenhague pour participer à un des premiers tournois junior international, et c’est aussi grâce à elles qu’avec 5 autres juniors de Calais on a la chance de partir jouer la Coupe du Monde cet été. On leur doit beaucoup!
Romane : Aujourd'hui je fais partie des Baronnes von Schlass, une équipe adulte B de Roller Derby Lille qui évolue en N2. On et 19 joueuses accompagnées de 4 coaches, trois qui sont plus spécialisées dans le blocage et une pour les jammeuses. Avoir autant de coaches est vraiment une chance parce qu'elles peuvent être davantage à notre écoute et nous donner des conseils plus spécifiques à chacune.
Comment avez vous découvert le derby ?
Théo : J’ai découvert le derby d’abord à la maison car mon père regardait quelques matchs sur la télé parfois, mais ça ne m’intéressait pas du tout. Par contre ma petite soeur était intéressée et elle a tout de suite voulu essayer quand elle a su qu’une équipe allait ouvrir a Calais. C'est en assistant malgré moi à un entraînement que j’ai voulu essayer et depuis je n’ai pas arrêté !
Qu'est ce qui vous a donné envie de commencer ?
Théo : Voir les autres sur des patins a fait que j’ai voulu chausser aussi. Il s’est avéré que j’étais assez à l’aise dessus et j’ai tout de suite adhéré à la sensation glisse et au jeu collectif.
Romane : Il y a beaucoup de choses qui me motivent car c'est un psort très complet. C'est à la fois collectif et individuel. Il y a beaucoup de stratégies mais il faut aussi se fier à son instinct et il faut combiner puissance et agilité. On peut rajouter à ça l'ambiance qui me donne envie de me surpasser et de toujours m'améliorer.
En quelle année avez-vous commencé le derby ?
Théo : J’ai commencé en 2014 !
Romane : J'ai commencé le roller derby en 2014 à 13 ans.
Vous jouez aussi chez les adultes (chez les Zombeers). Quelles différences y a-t-il entre les deux pratiques du derby ?
Théo : Les niveaux peuvent changer entre les juniors et adultes, mais l’aspect général reste le même, c’est juste les "hits" qui sont la plupart du temps moins puissants entre juniors.
Romane : En fait, j'ai toujours joué chez les adultes. Je pense que l'intensité du jeu et des contacts est différente mais junior ou adulte, ça reste du roller derby.
Quels sont vos modèles?
Théo : J’ai toujours été quelqu’un qui observe beaucoup donc n’importe qui peut m’inspirer, mes coéquipier.e.s comme mes adversaires. La plupart des joueur.se.s de l' équipe de France adultes sont particulièrement inspirant.e.s, et passer de les regarder jouer à partager le même track pour certains, ça m’inspire encore plus ! Et évidemment les joueur.euse.s comme Optimus Grime, Miracle Whips ou Loren Mutch sont parmi mes plus grands modèles.
Qu'est ce qui vous motive le plus dans ce sport ?
La volonté de toujours se dépasser pour toujours réaliser de plus belles choses, la solidarité entre coéquipier.e.s qui se ressent beaucoup dans un match, mais surtout rendre fier.e.s mes coéquipier.e.s, coaches, et famille.
Vous faites partie de l'équipe de France. Parlez-nous de ce collectif.
Théo : Nous sommes 25 au total. Nous avons d’abord été sélectionné.e.s pour rentrer dans le collectif à l’issue des sélections qui se sont déroulées début juillet 2019 à Clermont-Ferrand. Et c’est ensuite que nous avons été 20 joueurs à être sélectionné.e.s pour participer à la World-Cup cet été.
Romane : Nous sommes la toute première équipe de France junior de roller derby. On est une vingtaine de joueur.se.s accompagné.e.e d'un staff de 5 personnes. Nos 3 coaches : Nino Lo Squalo, Missy Hammer et Sneacky Blondie ainsi que 2 managers : Bloody Phoenix et Miss Gadin. On vient de toute la France et on se réunit lors de stages qui ont lieu un peu partout dans le pays.
Quels sont les deux mots qui illustrent ce que cette aventure vous inspire ?
Théo : Je pense que les mots aboutissement et sur-motivation correspondent bien !
Romane : C'est une aventure fabuleuse et challengeante.
Qu'est-ce que vous en attendez ?
Théo : Évidement, une bonne place dans le classement final. Surtout, j’espère montrer un bon jeu que ce soit personnellement ou avec le collectif et j’attends de prendre beaucoup d’expérience et de renforcer les liens avec l’équipe.
Romane : Je veux m'y surpasser et m'améliorer. J'ai envie de voir de quoi je suis capable et réussir à créer une unité avec cette nouvelle équipe. Ce sera aussi, j'espère l'occasion de rencontrer de nouvelles personnes.
Qu'est ce que vou diriez à quelqu'un qui hésite à essayer le derby ?
Théo : « Fonce et essaie !" Quoi qu’il en soit cette personne ne sera probablement pas déçue, et ce sport lui apportera beaucoup : des rencontres, de nouvelles capacités sportives, mais surtout de la confiance en soi au fil du temps.
Romane : Je lui dirais de ne pas avoir peur et de se lancer car c'est un sport génial qui accepte tout le monde et que cette personne y trouvera forcément sa place.
Reporter sans stoppers